Quelques mots comme autant d’ancres pour retenir l’instant. Accepter l’échec, l’évanescence du langage face à vos corps et aux nôtres bouleversés.
Pourtant il faut bien dire. Rattraper ce qui n’a pas été fait.
Dire ce que l’on aurait voulu dire, ce qu’on n’a pas osé, quand pourtant l’occasion nous offrait cela, cette possibilité, quand on se retrouve parmi vous, quand on voit les comédiens dénudés, les cheveux lâchés, quand quelque chose de la quotidienneté reprend ses aises parmi les canettes de bières et les paquets de chips. Et puis ce qui choque encore c’est l’instant et l’incapacité immédiate à dire. Ce qu’il y a de beau dans votre spectacle, ce qui est étrangement douloureux quand on en ressort, c’est l’éphémère, cet instant insaisissable, tellement plus intense que les autres, qui remue, émeut… qui m’a un peu fait accepter l’appellation idiote de “spectacle vivant”. Enfin la beauté qui nous échappe.
Les dernières phrases d’Eugenio Barba résonnent étrangement : ” N’oubliez pas, votre travail, votre présence doivent rendre quelqu’un d’autre ‘amoureux’. ”
Je suis tombée.
Je rêve de voyage en bateau au mât chinois.

Reste les images qui nous rappellent combien ça vaut le coup, combien ça vaut le coup de vivre… Et Ferré chante dans ma tête et je suis heureuse…

Tout ça écrit de loin, de longtemps, alors que vous étiez à Anglet et moi de passage.

Merci de votre travail; Merci aussi de faire encore exister les notions de troupe et de famille, si brillamment ravagées par notre société…

Bonne route à vous tous