MARIE MOLLIENS


Auteure, Metteuse en scène, Fildefériste, Voltigeuse

“Enfant de la balle”, Marie Molliens fait partie des spectacles de la Compagnie Rasposo, dès son plus jeune âge.

Sur scène depuis l’âge de quatre ans, descendante d’une lignée de femmes artistes (mère, grand-mère, arrière grand-mère…) et de parents qui lui permettent de vivre une enfance de saltimbanque, elle se forme au contact des circassiens qu’elle côtoie.
Elle poursuit sa formation à l‘Ecole Nationale du Cirque Annie Fratellini à Paris, élève du grand professeur de fil, Manolo Dos Santos. Parallèlement, elle fait du main à main sa deuxième spécialité.

En 2009, elle co-écrit, avec Fanny Molliens, le spectacle Le Chant du Dindon qui sera joué plus de 280 représentations dans le monde.

Actuellement reconnue comme une artiste notoire, Marie Molliens est sollicitée par de grandes écoles (le Lido à Toulouse, l’école Flic à Turin, Doch à Stockholm) pour donner des stages de perfectionnement dans sa discipline principale, le fil.

En 2012, Marie Molliens prend la direction artistique de la compagnie. Elle revendique la création de spectacle de troupe et de cirque sous chapiteau.

En 2013, elle écrit et met en scène Morsure, premier volet de la trilogie des « Ors », un spectacle très personnel qui bouscule les codes circassiens.

En 2014, elle reçoit le Prix Arts du Cirque SACD pour la création de son spectacle MORSURE.

En 2016, elle crée La DévORée, le deuxième volet de sa trilogie, un spectacle charnel et puissant qui interroge l’icône de la femme de cirque.

En 2019, elle crée Oraison, le dernier volet, actuellement en tournée. Dévoilement métaphorique et révolté, autour de l’image du clown blanc comme sauveur dérisoire du chaos contemporain.

En 2022, elle met en scène Balestra, spectacle de fin d’étude de la 34ème promotion du CNAC.

Mais aussi, mise en piste et regard extérieur pour :

“Quand Marie Molliens paraît, on est saisi par la grâce de l’artiste formée auprès des plus grands maîtres et un travail personnel impeccable, autant que par l’indéfinissable lumière qui émane d’elle, marque des plus grandes.

Acrobate au sol, en main à main, portés ou banquine, fil-de-fériste dont la virtuosité le dispute à l’invention, directrice de troupe, entrepreneuse aussi, qui offre à d’autres la possibilité d’exercer leur art, l’auteure, dans la composition de ses spectacles, conjugue les archétypes de la piste et une contemporanéité, que, femme de cirque d’aujourd’hui, elle porte avec ardeur. Comme Circé la magicienne, fille du Soleil, qui offrit son nom au cirque, Marie Molliens, Étoile dans la piste, joue des métamorphoses entre femme, homme, animal et esthétiques.

Qu’on ne s’y trompe pas : cette grande auteure est une véritable saltimbanque, engagée au cœur d’un art qu’elle vit dans toutes ses dimensions depuis ses plus jeunes années. A l’évidence, sa pratique, sous tous ses aspects, porte ses spectacles et sa vie.

A celles et ceux qui attendent du cirque un propos qui devrait le sous-tendre, elle répond en acte : être artiste de cirque est un propos, vivre le cirque un manifeste, artistique, esthétique et politique, où l’artiste, à ses seuls risques, engage son existence entière, qui est son œuvre.

Chère Marie Molliens, nous sommes très honorés de votre présence parmi les auteurs de la SACD.”

Philippe Goudard , Administrateur délégué des Arts du Cirque à la SACD. Remise du prix SACD 2014

MANIFESTE POUR LA DÉFENSE DU CIRQUE SOUS CHAPITEAU

« J’avais envie de parler d’une problématique liée au chapiteau dans le cadre de ce festival d’Aurillac, festival de théâtre de rue, parce qu’il me semble que les arts de rue sont plus libres, plus en avance à un certain niveau, celui de porter un propos, de soulever un questionnement, d’avoir une parole libre. Ils ont dépassé le stade du divertissement. Avec le cirque sous chapiteau, hélas, nous n’en sommes pas encore là du tout.

En effet, dans l’imaginaire collectif, le chapiteau a une connotation familiale, enfantine, festive, il en est complètement prisonnier. Le cirque n’est autorisé à faire de la création contemporaine que dans les salles, alors que sous chapiteau, il doit se cantonner à faire du divertissement. Pourquoi ? Parce qu’il me semble que la place réservée à la diffusion de cirque sous chapiteau est beaucoup trop souvent celle du mois de décembre, de Noël, celles des représentations scolaires, et surtout pour remplir les colonnes de fréquentations des scènes nationales. Mais aussi, à cause de la frilosité de programmateur qui ont peur de décevoir « leur » public, en programmant du cirque sous chapiteau qui ne correspondrait pas au modèle traditionnel qu’ils attendent.

Je pense que le cirque à autre chose à proposer que du divertissement, je pense qu’il ne faut plus infantiliser le public de cirque sous chapiteau, sous prétexte qu’il véhicule une désuétude bohème, nous ramenant à nos images enfantines.

Mes projets s’inscrivent dans l’envie obstinée de faire perdurer l’existence de création sous chapiteau, car il apporte pour moi, comme au théâtre de rue, un rapport direct au spectateur, une relation immédiate avec le public. Le spectateur y est plus proche qu’ailleurs, en relation immédiate avec ce qu’il se joue. Le chapiteau, c’est pour moi du vivant près des yeux, une expérience de vécu, atteindre le temps d’une représentation quelque chose de réel, dont tout concours à nous éloigner, par l’omniprésence du virtuel. Il faut que l’art vivant réponde à notre désir désespéré, parfois, de nous sentir vivant. »

Marie Molliens, Extrait du billet d’humeur, Don du sens, Aurillac 2016

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