Le dindon ne chante pas
Il glougloute
Les gens graves ne chantent pas
Ils redoutent
Les sursauts, les turbulences
Ceux qui sur une scène dansent
Leur corps, une corde de violon
Et les notes infinies qui résonnent
Leur corps, caisse claire des émotions,
Les touches ivoires de l’accordéon
S’étire puis revient en soufflant
Vent de nostalgie
Et les corps s’entrecroisent
Arabesques hallucinatoires

Chair de dindon sur ma peau blême
Cela ne rime pas tant pis
Parce qu’ensuite il faut reprendre sa vie
Ressortir du chapiteau
Reprendre son auto, son métro, son vélo
C’est selon la tendance ou la météo
Rentrer chez soi manger son rôti de dindonneau
Préférer une tarte aux poireaux
Par respect
Le dindon de l’absurde, farce tragi-comique
A déguster, dévorer,mordre à pleines dents, s’en lècher les doigts
Retendre l’assiette mais y’en a plus c’est fini

Le dindon ne chante plus
Il s’égoutte
Un orage a éclaté
Dans le ciel carcassonnais
J’ai été foudroyée!

Un mail que je viens de retrouver, coincé dans ma boîte d’envoi, allez savoir pourquoi, certaines choses n’arrivent pas à décoller. Il suffisait d’un petit click, ça y est ! 

Carcassonne Juin 2010